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A PROPOS DES FEMMES
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14 décembre 2010

LE PERVERS NARCISSIQUE....

- Qu’est-ce qu’un pervers narcissique ?

Tout d’abord, seule une définition de la perversion narcissique est envisageable, le pervers narcissique étant la personne qui en est atteinte. Ensuite, ce diagnostic est très contesté et ne rentre pas dans les classifications internationales. Ce concept a été développé par le professeur bisontin Paul Claude Racamier qui le définit comme ceci : "la perversion narcissique est une organisation durable caractérisée par la capacité et le plaisir de se mettre à l'abri des conflits internes et en particulier du deuil, en se faisant valoir au détriment d'un objet manipulé comme un ustensile ou un faire-valoir."

"Pervers" parce qu’il s’agit de mettre en place une relation fondée sur l’écrasement de l'autre. Trouver ludique de rabaisser l’autre et y prendre du plaisir est une forme de sadisme. C’est pour cela que l’on peut parler de perversion. "Narcissique" parce que le pervers agit de la sorte pour se valoriser. Il est conscient de blesser et en tire une jouissance personnelle.

Le pervers narcissique est un être qui séduit. Physiquement parfois mais surtout intellectuellement. Il est avenant, sécurisant, sûr de lui… Surtout lorsqu’il est face à une personne qui n’est pas très sécurisée. Tout tourne autour de lui et surtout tout doit s'arrêter quand il n'est pas là. Il est dans le contrôle total de l'autre, voire des autres. Il est ce gendre idéal des films de Woody Allen, bien sous tout rapport, qui dissimule si bien sa part d’ombre. Quelques indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille : surestimation de soi, sentiment d'être unique, besoin d’être reconnu comme exceptionnel et critique mal vécue.

Les signes caractéristiques du pervers narcissique apparaissent au fur et à mesure du processus de démolition entamé sur sa victime. Multiples et variés, ils sont le reflet d'un miroir qu'une dévalorisation de lui-même a fait éclater et qu'il compense par un narcissisme censé l'apaiser et le protéger. La perversion alterne avec la perversité.
Les traits dominants et récurrents chez le pervers narcissique sont : un esprit vindicatif, une tendance à la mythomanie, à la paranoïa, un pouvoir de conviction pouvant entraîner de nombreux dommages collatéraux, des personnes qui se compromettent pour lui, un acharnement comparable à celui d'un jusqu'au-boutiste qui voudrait, en outre, donner l'image de lui d'un martyr, persécuté par la personne qu'il est déterminé à éliminer définitivement des scènes sociale, privée et professionnelle ! Quitte à déployer une énergie démesurée à transgresser les terres de sa victime, à spolier ses jardins secrets, à semer les graines de la discorde, de la suspicion dans son entourage, à pratiquer la politique de la terre brûlée, pour sortir indemne et victorieux.

Le pervers narcissique pratique la confusion des limites entre soi et l'autre. Il incorpore les qualités de l'autre, les attribue à son soi grandiose, pour pallier à sa faiblesse du Moi. Ces qualités appropriées, il les dénie à leur véritable possesseur. La séduction est un aspect crucial de cette stratégie.

                

La séduction perverse se fait en utilisant les instincts protecteurs de      l'autre. Cette séduction est narcissique : il s'agit de chercher dans          l'autre l'unique objet de sa fascination, à savoir l'image aimable de soi. Par une séduction à sens unique, le pervers narcissique cherche à fasciner sans se laisser prendre. Pour J. Baudrillard, la séduction conjure la réalité et manipule les apparences. Elle n'est pas énergie, elle est de l'ordre des  signes et des rituels et de leur usage maléfique. La séduction narcissique rend confus, efface les limites de ce qui est soi et de ce qui est autre. On n'est pas là dans le registre de l'aliénation  - comme dans l'idéalisation amoureuse où, pour maintenir la passion, on  se refuse à voir les défauts ou les défaillances de l'autre -, mais dans le registre de l'incorporation dans le but de détruire. La présence de l'autre est vécue comme une menace, pas comme une complémentarité.

La communication perverse est au service de cette stratégie. Elle est d'abord faite de fausses vérités. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier.

 

Quoi que l'on dise, les pervers trouvent toujours un moyen d'avoir raison, d'autant que la victime est déjà déstabilisée et n'éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction, comme nous pourrons le voir dans le chapitre suivant. C'est alors un mensonge au mépris de toute évidence. C'est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc  l'autre. Quelle que soit l'énormité du mensonge, le pervers s'y accroche et finit par convaincre l'autre. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu'ils disent dans l'instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d'une construction délirante. Tout message qui n'est pas formulé explicitement, même s'il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l'interlocuteur. Puisqu'il n'y a pas de trace objective, cela     n'existe pas. Le mensonge correspond simplement à un besoin d'ignorer ce qui va à l'encontre de son intérêt narcissique. C'est ainsi que l'on voit les pervers entourer leur histoire d'un grand mystère qui    induit une croyance chez l'autre sans que rien n'ait été dit : cacher         pour montrer sans dire.

Un point clé est l'aspect manipulateur. Le pervers narcissique n'interagit pas avec les autres comme avec des personnes pensantes, animées de sentiments mais comme des objets de son monde qu'il va instrumentaliser à ses fins. Il joue en somme un rôle de super miroir avec l'autre en lui renvoyant une image d'un être parfait (sportif, moral, droit). Confronté à ce regard, l'autre est placé dans la culpabilité de ne pas être à la hauteur de ce "reflet" que le pervers lui renvoie. Dès lors le piège se referme, n'étant pas à la hauteur, la victime fait allégeance à son bourreau.

Le problème du pervers narcissique est de remédier à son vide. Pour ne pas avoir à affronter ce vide (ce qui serait sa guérison), le Narcisse se projette dans son contraire. Il devient pervers au sens  premier du terme : il se détourne de son vide (alors que le non-pervers affronte ce vide). D'où son amour et sa haine pour une personnalité maternelle, la figure la plus explicite de la vie interne. Le Narcisse a besoin de la chair et de la substance de l'autre pour se remplir. Mais il est incapable de se nourrir de cette substance charnelle, car il ne dispose même pas d'un début de substance qui lui permettrait d'accueillir, d'accrocher et de faire sienne la substance de l'autre. Cette substance devient son dangereux ennemi, parce qu'elle le révèle vide à lui-même. Les pervers narcissiques ressentent une envie très intense à l'égard de ceux qui semblent posséder les choses qu'ils n'ont pas ou qui simplement tirent plaisir de leur vie. L'appropriation peut être sociale, par exemple séduire un partenaire qui vous introduit dans un milieu social que l'on envie :  haute bourgeoisie, milieu intellectuel ou artistique... Le bénéfice de cette opération est de posséder un partenaire qui permet d'accéder au pouvoir. Ils s'attaquent ensuite à l'estime de soi, à la confiance en soi chez l'autre, pour augmenter leur propre valeur.         Ils s'approprient le narcissisme de l'autre.

 



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