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A PROPOS DES FEMMES

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29 octobre 2013

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29 octobre 2013

Vers une nouvelle définition du harcèlement au

Vers une nouvelle définition du harcèlement au sein du couple

  
 Alors qu'une loi existe, très peu de tribunaux condamnent les pervers narcissiques pour les violences psychologiques qu'ils exercent sur leur conjoint. La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s'apprête à proposer une nouvelle définition de ce délit. 

Le bilan n'est pas fameux. Voilà bientôt trois ans que la loi "relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants" a été adoptée. Ce texte a créé le délit de harcèlement moral au sein du couple, mais l'immense majorité des pervers narcissiques qui exercent des violences morales contre leur conjoint continuent à échapper à la justice. Selon nos informations, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a finalement décidé de proposer une nouvelle définition de ce délit dans un projet de loi plus vaste, destiné à mieux protéger les femmes de leurs conjoints violents. Celui-ci devrait être présenté en conseil des ministres le 3 juillet, comme L'Express en a obtenu confirmation auprès de son cabinet.  

Pour le moment, la loi punit le fait de "harceler son conjoint, son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou son concubin par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale". Dans la future version, le terme "d'agissements", jugé trop vague, serait remplacé par "comportements ou propos". Cette modification permettrait, selon l'entourage de la ministre, de couvrir davantage de situations de harcèlement moral dans la vie privée.  

De trop rares condamnations

En effet, les tribunaux n'ont prononcé que 17 condamnations pour le délit de harcèlement au sein du couple en 2010 et 138 en 2011, selon le ministère des Droits des femmes, qui se réfère au logiciel Cassiopée utilisé par la chancellerie. Dans la plupart des cas, la condamnation porte à la fois sur des violences physiques et psychologiques. L'un des objectifs de la loi consistait pourtant à condamner les violences psychologiques seules, sachant que le conjoint agresseur, s'il n'est pas sanctionné à ce stade par la justice, passe ensuite bien souvent aux coups.  

Est-il nécessaire de changer la définition du harcèlement? Oui, selon l'avocate Yael Mellul. Reçue au cabinet de la ministre le 24 juin, cette spécialiste des violences conjugales milite depuis plusieurs années pour que les violences psychologiques au sein du couple soient décrites précisément dans la loi. En lisant la nouvelle définition envisagée par le ministère, elle se dit très déçue, jugeant la modification "insignifiante". "Ces termes n'apporteront aucune aide aux tribunaux chargés de juger de tels cas", estime-t-elle.  

Le chantage, l'insulte, l'injure, le dénigrement, les pressions financières

L'avocate défend le principe d'une définition détaillée, comme celle qu'elle avait proposé en 2009 lors de son audition devant la mission d'évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, à l'Assemblée nationale: "Les violences à caractère psychologique sont constituées lorsqu'une personne adopte de manière répétée à l'égard d'une autre une série d'actes, d'attitudes et de propos, qui entraîne la privation de son libre arbitre et l'altération de son jugement. Les violences à caractère psychologique peuvent être caractérisées notamment par les menaces directes ou indirectes sur la famille, l'environnement professionnel et social, les pressions financières, le harcèlement, le chantage, l'insulte, l'injure, la diffamation, le dénigrement privé ou public, l'isolement social".  

Autre son de cloche du côté des associations de défense des victimes. L'AJC, qui se bat contre les violences intra familiales, estime que chercher à mieux définir le harcèlement est une "fausse solution". "Deux mots à la place d'un seul ne change rien au fond du problème, affirme sa présidente, Chantal Paoli-Texier. Les magistrats n'auront pas davantage d'indications pour appliquer le délit de harcèlement au sein du couple. Au contraire, plus la définition sera précise, et plus les victimes risquent de s'entendre dire que leur cas n'y correspond pas exactement". Alors comment aider les tribunaux à mieux appliquer la loi, selon elle ? "Il faut former les travailleurs sociaux à repérer les indicateurs de la violence psychologique, ceux qu'on retrouve dans la définition proposée par Yael Mellul, estime-t-elle. Ainsi, cette description figurera dans la plainte qui sera déposée devant la justice. Il faut aussi former, de la même manière, les magistrats, pour qu'ils sachent estimer quand les violences psychologiques sont constituées, et quand elles ne le sont pas".

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/vers-une-nouvelle-definition-du-harcelement-au-sein-du-couple_1261946.html#RdhPE96BQ64tpZrS.99 

24 juin 2011

CULTE DE L ENFANT ROI

La conséquence de la légalisation de la contraception, au niveau psychologique et au niveau de l'inconscient collectif, est le fait que l'enfant est devenu un bien de consommation comme un autre. L'enfant dans notre monde est voulu et non pas désiré. Il est devenu, le plus souvent, le fruit d'une réflexion intellectuelle, et non plus d'un mouvement du cœur, d'une envie. On choisit le moment où l'enfant peut arriver dans le couple, en fonction de critères très intellectuels.

Cette modification est très profonde dans la psychologie des parents. Pour ce qui est de la psychologie de l'enfant, la place qui lui est réservée au sein du couple et au sein de l'histoire de ses parents qu'il n'a pas choisis, est aussi fondamentalement différente. On peut désormais vouloir faire un enfant comme on veut une voiture. On entend partout que l'on a besoin d'un enfant - comme on aurait besoin d'un ordinateur pour écrire son blog en lignes.

 

  L'enfant en tant qu'objet

Cette volonté peut aller parfois si loin que le recours à la procréation assistée médicalement se généralise, même hors des problématiques de stérilité physiologiques. La science se met à envisager des utérus artificiels, dont le but est que tout un chacun puisse {« avoir un enfant ». On entend des revendications de {« droit à l'enfant », qui ne sont pas sans rappeler les revendications de {« droit au logement ».

L'enfant, devenu un {« droit », ne devant venir qu'au moment choisi par les parents, se transforme progressivement, dans l'inconscient collectif, en un {« objet ». Il perd de sa réalité psychologique, de son individualité.

Certaines données du passé semblent aussi avoir été oubliées, du fait que l'enfant soit devenu cet objet de consommation. En effet, il est nécessaire de se souvenir que dans le passé, les enfants n'étaient pas forcément vus comme bons. Un enfant mauvais né dans un couple de personnes gentilles peut, dans une certaine mesure, bouleverser en profondeur l'équilibre du couple voire de la famille. L'enfant, de par sa nature propre, peut être la source d'une modification profonde des rapports familiaux, ce qui n'est pas le cas avec les animaux domestiques auxquels, inconsciemment, il est comparé dans la logique matérialiste actuelle.

 

  Les croyances de l'homme matérialiste

La transformation psychologique qui mène du désir d'enfant à la volonté intellectuelle d'avoir un enfant maintenant est très significative de la mentalité que nous avons héritée du XXème siècle, cette certitude (matérialiste) que l'homme pouvait maîtriser son destin et son histoire, de manière individuelle dans le cas qui nous occupe, mais aussi de manière collective (dans le cas de théories politiques voire totalitaires).

L'homme est devenu une machine intellectuelle qui se doit de maîtriser tous les paramètres de sa vie : sa vie personnelle, sa vie de couple, sa vie familiale, etc. La philosophie matérialiste a beaucoup vanté ce mode de fonctionnement d'un homme qui contrôlerait de manière totale son champ d'action, et d'une société qui, soit laisserait faire ce contrôle autant que possible (libéralisme), soit l'encadrerait par un contrôle fort de l'état (socialisme). Cette volonté de l'homme intellectuel de maîtriser complètement son destin commence naturellement par asservir la procréation à son bon vouloir.

L'homme matérialiste, en poursuivant des buts de contrôle sur les choses, pense qu'il est sorti d'une certaine morale de type religieux. Or, force est de constater qu'il n'en est rien, mais qu'à la place, il a remplacé un système moral ancien, par un système moral basé sur l'ego. L'ego maîtrise, décide, planifie, {« veut », et suivre les frasques de son ego est déclaré {« bon » pour l'homme, est postulé comme une {« preuve de la liberté de l'homme ».

Cela n'est pas si simple, comme nous allons le voir, notamment dans le cadre de la naissance d'un enfant.

 

  Positionnement de l'enfant dans le couple

L'enfant, du fait qu'il est un vu comme un objet, est schématisé selon les modalités de l'inconscient collectif. On ne tâche pas de savoir qui il est ni ce qu'on il a besoin, mais on lui attache des demandes et des comportements archétypaux qui sont ceux de l'enfance, vue au travers des poncifs de la société. Ainsi, l'hypothèse de base de l'optique matérialiste actuellement sous-entendue est que l'arrivée de l'enfant est une {« bonne chose pour le couple », bonne dans la mesure où le couple a voulu l'enfant et que l'enfant arrive. Logiquement, le couple doit être satisfait de cette arrivée : c'est ce qu'il voulait.

Nous glissons, à partir de ce moment, très naturellement vers une autre tendance, projective celle-là. Si le vouloir de l'enfant est bon, alors l'enfant lui-même est bon a priori. Les parents projettent le {« bonheur » d'avoir un enfant sur l'enfant lui-même qui devient {« bon par essence », même si sa présence n'est que le fruit d'une construction intellectuelle des parents. Les parents ont du mal à faire la part des choses entre l'enfant et eux-mêmes, et investissent dans l'enfant cette joie qui ne leur est, somme toute toute, que personnelle.

Cette projection implique deux choses :

  • une pression mise sur l'enfant dès son plus jeune âge, car il est l'objet matérialisé du vouloir des parents,
  • un positionnement qui n'est plus naturel au sein de couple.

Les parents étant très souvent incapables de différencier l'enfant d'eux-mêmes, sur un plan psychologique , ils font tout pour séduire l'enfant, pour éviter les conflits avec l'enfant, pour permettre naïvement à l'enfant d'apprendre seul la vie. Ce travers leur vient directement de l'inconscient collectif qui prône une liberté accrue des adultes, liberté que l'adulte aurait voulu pour lui, et qu'il projette un peu naïvement dans les désirs de l'enfant.

 

  L'enfant roi, fruit de la projection des désirs parentaux conscients et refoulés

Or, c'est bien mal connaître l'enfance que de laisser l'enfant apprendre la vie seul. L'enfant n'est pas encore construit socialement, il lui faut donc un certain nombre de limites dans la famille si l'on veut qu'il puisse vivre correctement en société plus tard. Nous noterons que certains parents font des erreurs continuelles d'interprétations des actes de leur enfant, poussés qu'ils sont par l'aveuglement dû à leur projection d'adulte sur l'enfant. Ainsi, quand l'enfant fait un caprice, ils y voient leur volonté de rébellion contre la société, voire leurs révoltes adolescentes contre l'autorité familiale. Ils prennent donc sur eux, donnent à l'enfant ce qu'il veut, tout en pensant que l'enfant est {« précoce », alors que ce dernier n'agit que par pur caprice et cherche seulement les limites.

D'une certaine façons, ils volent l'enfance de leur enfant en interprétant toujours faussement ses recherches de limites par des comportements pré-adolescents ; ils empêchent l'enfant de vivre dans un cercle restreint de libertés son enfance. L'enfant étant un objet projectif des parents, ces derniers ne lui donnent pas la possibilité de faire ses découvertes à son propre niveau, dans un cadre bien délimité où certaines choses sont autorisées et d'autres sont interdites.

L'enfant sans limite va, par conséquent, se construire d'une manière instable, prenant certains traits d'adulte avant l'âge, usant d'argumentaires d'adultes pour justifier ses caprices, et étant parfois totalement incapable de trouver du plaisir dans les jeux d'enfants.

Cette attitude projective des parents constitue chez l'enfant la pathologie de l'enfant roi. Un enfant roi est un enfant qui n'a jamais connu de limites, un enfant qui ressent une injustice insupportable dès lors que la moindre des contradictions vient le perturber - quand par exemple, ses parents ne lui achètent pas ce qu'il veut, tout de suite. L'enfant devient le dictateur de la maison, ne sait que fonctionner en mode {« caprice » et ne sait pas :

  • désirer une chose avant de l'avoir,
  • attendre,
  • être seul et s'amuser seul,
  • gérer le {« non » de n'importe quelle autorité. 

 

Le rôle de la société dans la pathologie de l'enfant roi

 

  Une méfiance collective pour les {« contraintes » de l'éducation

On pourra poser la question du pourquoi du silence de la société envers des enfants qui deviennent des périls pour eux-mêmes et pour les autres dès l'adolescence (voire même avant). Pourquoi la société semble-t-elle encourager à ce point cette vision absurde et inepte des relations entre parents et enfants, relations qui peuvent être saines si elles sont basées sur un cadre éducatif, un respect mutuel des différences et une non interchangeabilité des rôles entre adulte et enfant.

Une ébauche de réponse se fonde sur la constatation des tabous incrustés dans notre inconscient collectif social à soulever la question de l'éducation des enfants. Pourquoi ? Une des pistes pouvant conduire à la réponse à cette question est que la notion d'éducation est, aujourd'hui, fortement teintée d'histoire du XXème siècle. Quand on dit éducation, on pense « contraintes », « brutalité », « manipulation », « fascisme », « totalitarisme ». Quand on dit autorité avec ses enfants, on pense « violence », on pense « autoritarisme ». Quand on dit « limites », on pense à des principes moraux - symbole de l'ultime horreur sociale - voire religieux. On pense endoctrinement. De là vient la culpabilité des parents d'infliger une éducation à l'enfant. L'éducation est devenue synonyme de {« contrainte » pour l'enfant, de {« mauvais traitement ».

Le message social souligne cette direction : il est culpabilisant et moralisateur. Il est de bon ton de dire qu'un enfant ne doit avoir de contraintes pour se développer, de dire qu'un enfant peut apprendre la vie seul. Tout message inverse est de suite interprété comme celui d'un tortionnaire ou d'un réactionnaire dans une opinion publique où l'héritage de 68 fait long feu : pas de contrainte, pas d'autorité, plus de liberté . Même l'Education Nationale doit prendre garde à ne pas traumatiser l'enfant en lui donnant de {« trop mauvaises notes ».

 

  Des parents intellectuels dans une société intellectuelle

Les parents actuels sont les dignes héritiers d'un siècle dont on nous dit qu'il a détruit toutes les grandes utopies. Cette destruction s'est accompagnée d'une mise en place de tabous à de nombreux endroits, de conclusions historiques simplistes, de peurs que les adultes colportent sans trop savoir si elles sont les leurs ou si elles ne sont que légendes.

Ces peurs, les adultes les projettent sur leurs enfants, de la manière la plus basique qui soit :

  • en les considérant à la fois comme leurs égaux, voire comme leurs maîtres, mais aussi comme des objets de consommation ;
  • en se débattant avec leurs caprices afin de leur construire un cocon totalement décalé des contraintes du monde réel.

Les parents des enfants rois ont un côté immature qui les fait rendre un culte à l'enfant qui les martyrise. Ils ont, la plupart du temps, {« oublié » leur passé d'enfant, passé dans lequel ils avaient, eux, des limites. Ils sont bloqués dans la logique des preuves matérielles d'amour  pour l'enfant, enfant qui a priori ne demande pas de cadeaux ou d'abdications pour aimer ses parents. Ils sont restés dans une approche très intellectuelle du monde, depuis le vouloir d'enfant jusqu'à son absence d'éducation et de limites.

Or l'approche intellectuelle favorise la projection des zones refoulées de notre psyché. Si l'intellectuel prétend tout maîtriser et tout saisir, les refoulement de son passé sortent dans son comportement sans même qu'il s'en aperçoive.

 

  Construction et futur de l'enfant

 

  Les dangers pour la construction de l'enfant

Les conséquences sur les enfants sont multiples :

  • les enfants s'habituent vite à ne trouver leur plaisir que dans l'abdication des autres (et en particulier des adultes) face à leur volonté propre ;
  • les enfants n'apprennent pas la notion du temps, de la patience ;
  • ils s'imbibent des angoisses temporelles de leurs parents et vivent tout retard, dans le plaisir immédiat, comme une blessure profonde, comme une négation de ce qu'ils sont (ce qui est normal car ils ont été postulés comme tels par les parents eux-mêmes) ;
  • ils deviennent insensibles au désir mais sont pilotés par le vouloir (à l'instar de leurs parents) ;
  • les enfants vivent dans la course constante au plaisir immédiat, reformulent la peur de l'autorité de leur parents de manière extrême, et peuvent devenir totalement asociaux voire très agressifs.

La période d'adolescence montre des enfants complètement destructurés, qui peuvent avoir contribué à l'explosion du couple de leurs parents (pour peu que l'estimation des limites à imposer soit divergente entre les deux membres du couple), qui peuvent battre leurs parents, les insulter, avoir des comportements violents sans que l'empathie ne leur ait été inculquée, sans que le souci de l'autre - même dans une version minimale - ne leur ait été enseigné ou même montré comme exemple.

Les enfants rois devenus adolescents sont souvent contestataires, très souvent sans raison, par principe, ayant appris le refus de l'autorité dans le fait que leurs parents aient abdiqué leur autorité des années auparavant. Ils sont facilement manipulables par une idéologie du refus, de l'opposition brutale, du dialogue haineux et simpliste, lors de l'adolescence et plus tard, lorsqu'ils seront des jeunes adultes. Ils ne savent pas de quoi ils parlent, mais n'agissent qu'en négatif, qu'en opposition, qu'en réaction par rapport à un monde qui, justement, ne les traite pas comme les rois qu'ils croyaient être.

Sitôt sortis de l'adolescence, ces enfants voteront. Du fait de leur manque absolu de maturité, ils sont une chair à canon extrêmement docile pour ceux qui peuvent les brosser dans le sens de leur poil {« contestataire ».

 

  Insatisfaction et inadaptation chroniques à l'âge adulte

Ce tableau n'est pas un tableau catastrophiste car, si le phénomène prend de l'ampleur, il est difficile de le mesurer statistiquement et d'estimer véritablement les enfants touchés par ces modes de fonctionnement parentaux. Néanmoins, prenons garde aux représentations médiatiques de l'enfance qui vont parfois jusqu'à {« justifier » les pathologies infantiles, jusqu'à les présenter comme {« normales », sans les mettre en perspective par rapport à notre histoire.

Le pire, pour ces enfants et pour les adultes qu'ils seront un jour, est de les élever dans la logique de l'insatisfaction et de la frustration chronique. Les {« bonnes intentions » des parents, qui peuvent se transformer en un véritable enfer au quotidien pour toute la famille, mènent à rendre leurs enfants malheureux car ces bonnes intentions génèrent littéralement une insatisfaction structurelle.

La relation à l'autre, construite durant l'enfance, en est profondément modifiée, altérée : une certaine frange des nouvelles générations est sacrifiée sur l'autel des grands principes d'éducation de l'enfant roi. Ces enfants-là, quelque soit leur milieu social partent avec un handicap.

Une fois adulte, les anciens enfants rois errent de révolte en révolte n'ayant rien appris de l'autre. Ils restent bloqués dans leur égoïsme aux relents paranoïaques  Le monde est odieux et « méchant » car il ne les prend pas pour les rois qu'ils avaient toujours cru être.

 

  Conclusion

Il faut se méfier de l'héritage que nous laissons à nos enfants, et par conséquent se méfier de celui que nous avons reçu de nos parents. Il est important de réaliser qu'élever des enfants est une responsabilité  et que si, spontanément, nous ne nous sentions pas prêt à revenir sur nous-mêmes pour résoudre nos problèmes enfouis , nous nous devons de le faire pour nos enfants, afin de ne pas les charger de combats périmés et d'idées absurdes, et de ne pas les affubler des clés de l'insatisfaction latente.

 

14 avril 2011

AU NON DU PERE

La mère on en est absolument sûr ; le père est toujours incertain. Cet énoncé du droit entraîne quelques conséquences. Père, mère et enfant sont des signifiants qui déterminent pour les sujets des places. Ces places sont donc issues de la parole, c’est la parole qui fait d’une femme, une mère, d’un homme, un père et de leur enfant, un fils ou une fille. Les êtres humains sont véritablement des parlêtres. Le scénario est le suivant : une femme dit à un homme avec qui elle a un lien, qu’elle est enceinte. Cette parole suffit à la désigner comme mère, c’est à dire pas toute, puisqu’elle soutient cette position d’une adresse à cet homme. Du coté homme, il n’a aucune preuve tangible de ce qu’avance cette femme. Pour occuper la fonction de père, qui est désignée par la mère comme tiers entre son corps de mère et le corps de l’enfant, il lui reste à faire confiance à cette parole singulière. Au fondement de la paternité il y a cette incertitude fondatrice. La paternité relève d’un acte de foi. Le lien social repose sur cette confiance que l’on peut dire aveugle au sens où rien de tangible n’apporte de preuve. C’est donc dans cette tension entre jouissance du corps maternel et foi dans le symbolique que représente le père qu’un petit d’homme va frayer son chemin. A partir de cette position, le père peut fonctionner. Il est le lieu par lequel va s’introduire la loi comme coupure et lien tout à la fois. C’est l’agent de la castration au sens où il engage l’enfant à en rabattre sur sa jouissance pour se contenter de ces ersatz, comme dit Freud, ces objets de substitutions, que la culture met à sa disposition.

« La mère, précise Lacan, fonde le père comme médiateur de quelque chose qui est au-delà de sa loi à elle et de son caprice, et qui est purement et simplement la loi comme telle, le père en tant que Nom-du-Père. ». (J. Lacan, Séminaire V, Les formations de l’inconscient , Paris, Seuil, 1998, p. 191). La mère permettait à l’enfant de construire du coté de la jouissance et du moi idéal, un objet perdu et la force de la pulsion pour le rechercher sans cesse ; le père l’appareillait à la loi du langage et des idéaux, ce que Freud nomme Idéal du moi, pour soutenir cette perte. Le père fonctionnait bien comme point d’arrêt à l’increvable volonté de jouissance qui habite tout corps humain. Le père était donc le point d’arrimage du sujet, le point à partir duquel un sujet se construit comme étayé à la loi du langage, assujetti aux interdits et aux limites et responsable de ses choix. Assomption d’un sujet dans une parole, castration et responsabilité tel est la production que vise la fonction paternelle. Son autorité ne repose sur aucune preuve. Sa légitimité c’est d’être à cette place. A condition d’y être désigné et d’y consentir. Autrement dit la loi ne s’explique pas : c’est comme ça. Il n’y a pas de métalangage pour la soutenir.

Pour que la fonction paternelle opère il y a deux conditions : qu’elle existe en tant que telle, et que le (ou les) médiateur(s) qui en assurent la mise en œuvre soient reconnus dans l’espace social où ils fonctionnent. La fonction paternelle se déploie selon les trois catégories que Lacan nous a léguées : le réel, l’imaginaire, le symbolique.

Le père symbolique nous venons de le voir à l’œuvre. Le père est à l’origine pur symbole. Ce que ne manque pas de nous rappeler Totem et tabou . Freud y précise, qu’une fois le père de la horde tué et mangé en un repas totémique par les jeunes mâles, il n’a jamais autant été présent : il est pur symbole. C’est en prenant appui sur cette base symbolique (le totem) que le mythe de la horde déploie l’interdit de l’inceste (le tabou) comme inter-dit, ce qui est dit entre deux humains, qui fait limite et en même temps annonce l’énoncé de Lacan : il n’y a pas de rapport sexuel. Le symbole donne une représentation de l’absence, de plus il permet de la mettre en scène dans une circulation des signifiants à l’intérieur d’une combinatoire d’enchaînements, mais elle inscrit le rapport à l’autre comme impossible. Cette fonction non seulement inscrit l’être humain dans l’ordre du langage, mais encore l’assigne à une place prédéterminée par l’ordre de la génération et de la généalogie : le symbole donne naissance en permanence à un effet de sujet. Comme dans le conte d’Edgar Poe La lettre volée, les déplacements de la lettre assujettissent chacun à une place. La lettre, partie matérielle du signifiant, inscrit le sujet dans une lignée comme un mot est inscrit dans une phrase, subordonné. Le problème c’est que les symboles ne se baladent pas tous seuls, pour devenir opératoires, ils leur faut des représentants, des points d’incarnation. Ces points d’incarnation qui assurent la transmission de la fonction symbolique étaient jusque là suspendus à des déterminations familiales. Ce qui compte c’est que la fonction symbolique soit incarnée, dans le corps justement d’un être humain qui a été lui-même soumis à cette transformation dans son corps. Ce corps peut être absent (disparition du père) ; incarné dans la parole de la mère, des objets (photos)… Peu importe après tout, aujourd’hui après les recompositions apportées à la structure familiale, le corps dans lequel cette incarnation a lieu. Il se trouve que dans nos sociétés c’est le plus souvent un homme qui incarne cette fonction tout en prenant sa part dans la reproduction génétique qui en fait un géniteur. La fonction est donc introduite par la mère et supportée par le père réel . Mais d’autres sociétés nous montrent que la fonction peut être assumée par d’autres « fonctionnaires » :

Une femme chez les Nuers ou un mort, et chez les tibétains la fonction paternelle peut même être répartie sur différents hommes, qui sont frères.

La fonction paternelle

Ces différents moments cruciaux où un enfant grandit, sont soutenus, dans leurs passages successifs, où il s’agit de se couper de quelque chose pour accéder à autre chose, par une fonction : la fonction paternelle, comme essence même de la fonction symbolique. Tout sujet est travaillé par cette relation entre deux quantités, la pulsion et le langage. Ce travail est introduit à partir d’une fonction, dont le père est le représentant, le « médiateur » dit Lacan. Le père est le fonctionnaire de la fonction dite « Nom-du-Père ».Ce mode de fabrication d’un sujet est soutenu par une fonction particulière, celle du père, qui en fait un fonctionnaire du symbolique. Le père est le passeur par lequel s’accomplit la transformation de la pulsion en cette matière subtile qu’est le langage et qui est au fondement du lien social.

Le père opère donc au titre de cette fonction, c’est un fonctionnaire. Cette fonction produit une double opération : une coupure et une liaison. Daniel Sibony l’appelle une coupure-lien. C’est la définition même de la fonction symbolique, ce qui divise et ce qui réunit. Comme l’indique l’origine du mot, le sunbolon grec…

3 janvier 2011

FAMILLES MONOPARENTALES/MAMANS SOLOS

 

  • Toujours plus de familles monoparentales

En 2005, 1,76 million de familles sont composées d’un seul adulte qui vit sans conjoint avec un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans dans un même logement (tableau 1). Dans 85 % des cas, il s’agit d’une mère et de ses enfants. Ces familles sont dites « monoparentales » .

Le nombre de familles monoparentales ne cesse de croître depuis quarante ans (graphique). Elles sont aujourd’hui 2,5 fois plus nombreuses qu’en 1968. En 2005, 17,7 % des enfants de moins de 25 ans vivent dans une famille monoparentale, contre 7,7 % en 1968. Les ruptures d’unions plus fréquentes sont à l’origine de cette croissance. Auparavant, les familles monoparentales étaient la conséquence du décès précoce d’un des parents, le plus souvent du père. En 1962, 55 % des parents à la tête d’une famille monoparentale étaient veufs ; en 2005, ils sont moins de 10 %. Selon l’enquête « Étude de l’histoire familiale » de 1999, neuf familles monoparentales sur dix le sont parce que les parents vivent séparément. Parfois, les parents n’ont même jamais vécu ensemble : 15 % des familles monoparentales se sont formées ainsi.

Lors d’une séparation, les enfants restent généralement rattachés au foyer de la mère ; aussi la part des hommes à la tête d’une famille monoparentale est-elle passée de 20 % en 1968 à 14 % en 1990. Aujourd’hui, les enfants gardent généralement des relations avec leurs deux parents quand ils sont séparés (encadré). Les pères hébergent occasionnellement ou régulièrement leur enfant plus que par le passé. Mais le logement où les enfants passent le plus de temps demeure couramment celui de la mère. Bien que le rôle du père soit de plus en plus reconnu, la part des hommes à la tête d’une famille monoparentale n’a ainsi que légèrement progressé depuis 1990 : elle est de 15 % en 2005.

 

  • 2,8 millions d’enfants vivent dans une famille monoparentale

En 2005, 2,84 millions d’enfants de moins de 25 ans vivent dans une famille monoparentale. Les risques de rupture d’union, mais aussi de décès d’un conjoint, croissent au fil des années. Les enfants en très bas âge sont donc moins fréquents dans les familles monoparentales : 10,3 % des enfants de moins de trois ans, contre 17,7 % pour l’ensemble des enfants de moins de 25 ans. Les familles monoparentales ont par ailleurs moins d’enfants vivant au domicile que les couples : 1,6 enfant en moyenne, contre 1,9. De fait, la rupture d’union écourte la période pendant laquelle le couple aurait pu avoir des enfants. En outre, les enfants vivant en famille monoparentale partent s’installer plus tôt dans un autre logement. Ainsi, plus d’une famille monoparentale sur deux est uniquement composée d’un adulte et d’un enfant, et seulement 14 % ont trois enfants ou plus.

Les pères à la tête d’une famille monoparentale sont relativement peu nombreux. Ils le sont davantage lorsque les enfants sont grands : 10 % des enfants de 0 à 6 ans en famille monoparentale vivent avec leur père ; ils sont 18 % parmi les enfants de 17 à 24 ans. Les pères sont à la tête de familles monoparentales plus petites : dans 63 % des cas, il n’y a qu’un seul enfant.

 

  • Des revenus du travail incertains pour les mères de famille monoparentale

Les mères de famille monoparentale sont moins diplômées que celles qui vivent en couple : 23 % ont un diplôme du supérieur, contre 30 % pour les mères de famille vivant en couple. Elles sont souvent dans une situation moins favorable sur le marché du travail. Elles doivent en effet surmonter à la fois les contraintes liées à leur situation de mères seules − la garde d’enfants en particulier − et l’impossibilité de compter sur le revenu d’un conjoint pour subvenir aux besoins de la famille. Occupant un peu moins souvent un emploi que les mères de familles en couple (68 %, contre 72 %), elles se déclarent beaucoup plus souvent chômeuses lorsqu’elles sont sans emploi : dans 54 % des cas, au lieu de 31 % pour les mères de famille en couple.

Quand elles ont un emploi, les mères de famille monoparentale travaillent moins fréquemment à temps partiel : 26 % contre 34 % pour les mères en couple (tableau 2). Cette proportion varie fortement selon la qualification des emplois. Elle va de 16 % pour les cadres à 39 % pour celles qui occupent des emplois non qualifiés, les moins bien loties en termes de salaires, de conditions d’emploi et de travail. Au sein des couples avec enfants, 85 % des pères ont un emploi à temps complet, le salaire de la mère peut donc plus facilement représenter un revenu complémentaire. De fait, le taux de temps partiel des mères cadres (26 %) et professions intermédiaires (32 %) en couple est beaucoup plus élevé. Au total, une mère de famille monoparentale sur deux est en emploi à temps complet, soit à peine plus que les mères en couple.

Les professions des mères de famille monoparentale, comme celles des femmes en général, se concentrent sur les métiers liés à la santé, aux services aux personnes ou aux tâches administratives. Les mères de famille monoparentale sont un peu plus présentes que les autres parmi les agents de services, les aides à domicile, les personnels de nettoyage et les adjoints administratifs de la Fonction publique. En revanche, elles sont nettement sous-représentées parmi deux des principales professions des mères de famille. Elles sont ainsi moins souvent professeurs des écoles, en raison de leur niveau de formation. Elles sont encore moins souvent assistantes maternelles, car leurs conditions de logement constituent fréquemment un obstacle à l’obtention de l’agrément pour exercer cette profession à domicile.

La situation sur le marché du travail des hommes qui vivent sans conjoint avec leurs enfants apparaît moins défavorable que celle des femmes. Les trois quarts des pères de famille monoparentale ont un emploi à temps complet. En revanche, ils sont beaucoup plus souvent sans emploi que les hommes en couple avec enfants (20 %, contre 12 %) et se déclarent plus souvent chômeurs.

Dans ce contexte, les revenus d’activité des familles monoparentales sont relativement faibles. Par suite, leur risque de pauvreté monétaire est habituellement supérieur à celui des couples, malgré les prestations sociales et les pensions alimentaires qui contribuent à rééquilibrer leurs ressources.

  • Des conditions de logement plus difficiles et plus fragiles

Seules 28 % des mères de famille monoparentale sont propriétaires de leur logement, contre 63 % des couples avec enfants. Plus d’un tiers déclarent vivre dans une HLM. Leurs conditions de logement sont moins favorables : 20 % habitent un logement où il manque une ou deux pièces, selon l’indicateur usuel de surpeuplement (tableau 3 et définitions). Seules 36 % des mères de famille monoparentale vivent dans une maison (contre 68 % des couples avec enfants). Elles ont des ressources plus faibles et résident plus souvent en milieu urbain ou dans des régions où les prix des logements (à la vente comme à la location) sont plus élevés. Ainsi, 24 % des familles avec enfants sont monoparentales dans les pôles urbains, contre 16 % en zone rurale. Elles sont en particulier plus fréquentes dans les grands centres urbains de la région parisienne et du sud de la France (carte).

Les hommes à la tête d’une famille monoparentale sont en meilleure situation : la moitié d’entre eux sont propriétaires ; la moitié aussi vivent dans une maison.

17 % des pères de famille monoparentale et 9 % des mères résident avec d’autres personnes, en plus de leurs enfants (contre 3 % pour les couples), soit 178 000 familles. Parmi ces parents, 18 % sont des jeunes de moins de 30 ans, dont la plupart vivent avec leurs enfants chez leurs propres parents. Le ménage est alors plus fréquemment propriétaire, et le logement plus souvent une maison. Mais le nombre de personnes cohabitant dans le logement est souvent élevé : dans 32 % des cas, il y a au moins cinq personnes, et au regard de l’indicateur de surpeuplement, 42 % des logements ont trop d’occupants. Les mères et les pères de familles monoparentales qui cohabitent avec d’autres personnes sont plus souvent inactifs ou en difficulté sur le marché du travail en termes de chômage ou d’emploi.

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3 janvier 2011

AMOUR / HAINE

Si amour vient sans détour du latin amare sur lequel se sont greffés ami, amitié, amical, aménité et amant (ancien participe présent du verbe aimer), haine a une origine germanique, « hassen », dont on retrouve la trace dans son équivalent anglais « hate »… La simplicité apparemment sans mystère de l’étymologie de ces deux concepts témoigne-telle de leur inhérente complexité?


La relation maternelle, en ce qu’elle a charnel et par là d’érotisant, préside aux configurations amoureuses ultérieures et leur confère sa tonalité. Mais qu’un seul terme existe pour dépeindre aussi bien l’attraction sexuelle entre un homme et une femme que l’attachement sensé être chaste entre parent et enfant, frère et sœur, ami et ami… ne va pas sans brouiller les pistes. Comme par ailleurs, là où le grec possédait deux termes Éros et Agapé pour distinguer l’amour possessif de l’amour divin, le latin ne nous en a légué qu’un seul, il est difficile de ne pas se perdre parmi ses nuances. On peut cependant convenir que l’amour est un mouvement d’attraction qui tend à réunir, tandis que la haine tendrait à diviser. Rarement pur, souvent teinté de cette passion dévastatrice qui le dénature, l’amour est parfois mis à mal. On l’aime mieux quand il lui résiste que lorsqu’il lui cède, c’est pourtant peut être cette mise à l’épreuve qui le renforce et le confirme.

Ressource compensatoire comblant la faille que creuse l’absence d’un être cher, la haine procurerait à certains solitaires une jouissance comparable à celle qu’ils ne savent tirer de l’amour et dont les bénéfices, plus intellectuels que charnels, plus cérébraux qu’émotionnels, fantasmatiques que réels, ne seraient jamais satisfaisants.

Perte, fusion, peur panique, rancœur, quelque en soit la cause apparente, on haïrait ce qui signifierait notre mort.

Sensation de désaveu, de dépit ou de trahison, jalousie ravageuse, discrimination, impression d’étouffer ou de soudaine mise en danger, volonté meurtrière, soif de vengeance… nombreuses sont les pulsions destructrices qui incitent à la haine . Un voleur s’incruste dans l’intimité de votre appartement, un inconnu s’en prend à votre enfant… L’amour sera-t-il assez fort pour atténuer la blessure? Couvant parfois à l’insu de celui qu’elle habite, qu’elle s’exprime de façon impulsive ou donne lieu à des actes mûris, la haine, comme pour intensifier sa malignité dépasse le plus souvent ses causes : c’est ce qui lui confère un caractère énigmatique. Mouvement violent, désordonné ou révélateur de désordre, qui prend racine dans une souffrance intime, elle s’impose en réponse à des menaces de mort, réelles ou fantasmées, entraînant celui qui l’éprouve, à contre courant de la promesse de vie.

Ne pas aimer n’est pas haïr : la haine n’est pas le contraire de l’amour, mais quand elle s’amorce, entre en jeu, se déclare à cœur ouvert ou agit en sourdine, entre deux personnes unies par un lien amoureux, elle transforme ce lien en son contraire, c’est-à-dire en inimitié. Traversant les générations, elle est tenace. Quand on lui offre de la résistance, elle insiste pour s’exprimer. Plus son objet est enfoui, mieux elle enfle, croît, infiltre, tendant à se révéler avec ruse ou violence comme pour ne pas se faire oublier. Impliquant une hostilité passagère ou définitive, à l’instant où elle s’exprime, l’amour, n’a plus de place et c’est de préférence au nom de ce dernier qu’elle l’efface…. Il doit être motivé pour ne pas sombrer… Elle l’appelle, elle le chasse. J’aime, je hais…le désespoir pointe, c’est l’asphyxie, on se sent partagé, torturé de ne savoir aimer qui on aime… Comment ne pas « se haïr soi m’aime », comment « ne m’aime pas se vautrer dans la haine » ?


« Va je ne te hais point », telles sont d’abord les paroles d’une femme, Chimène, à son amoureux, Rodrigue . Paroles d’une femme aimante, d’une femme confiante, d’une femme tranquille, d’une femme qui dans les premières années de sa vie a sans doute été « bien aimée ». Paroles rassurantes pour affronter l’extérieur, telles sont aussi celles que souhaiterait entendre l’enfant qui a été grondé. Ou l’adolescent, lorsque sa volonté de s’éloigner aura provoqué un orage. Heureux témoignage d’amour que ces paroles de réconfort, quand les siennes, un instant plus tôt auront laissé transparaître, à travers rage, colère et autres manifestations agressives, un sentiment de détestation, face au dépit (amoureux) parental. Ce sont encore celles que nous aimerions tous entendre chaque fois qu’un besoin ou un désir d’ouverture sur l’extérieur provoque éclats ou tiraillements. Clefs pour la liberté, elles nous confirmeraient dans nos racines en autorisant la séparation sans porter atteinte à l’amour.

Pour être de la haine, les mouvements agressifs d’hostilité ont besoin d’avoir été mûris.

Père mère sœur frère oncle cousin voisin étranger …. Qu’elles soient présentes ou absentes, réelles ou symboliques, l’enfant se construit à travers ces figures, nourrissant à leur égard amour ou haine selon ce qu’il en reçoit et selon que ce qu’il en perçoit correspond à ses espérances ou les contrarie. La douleur est un mode de défense chez celui qui se sent blessé. Si à son expression s’associe souvent celle de la haine, porter atteinte à un point sensible n’est pas toujours un acte volontaire. Lorsque celui qui occasionne une blessure, qu’elle soit physique ou morale, n‘a d’autre raison que de blesser pour blesser, on peut à juste titre dénoncer une hostilité de sa part. Mais la haine à l’état pur désarme et interroge sur ses limites celui qu’elle touche sans qu’il l’ait sciemment provoquée, et meurtrit qui n’avait pas l’intention de blesser.

Écho probable d’un authentique désespoir, la haine n’en est pas moins un appel à la limite.

C’est lorsque la frustration lui donne conscience de sa dépendance et de son impuissance que le nourrisson devenu agressif éclate de… rage ? de colère? de fureur? de désespoir? Est-ce pour autant de la haine ? Expressions de cette agressivité primitive, jalousie, envie, désir de posséder, résulteraient de la nécessité de la contrôler. Un enfant au comportement violent qui cogne hurle et chaparde sera peut-être un enfant dans l’incompréhension qui appelle au secours, désespéré par son impuissance à vivre sans souffrir. Mais l’enfant qui met au point – car il se sent lésé ou menacé dans ses privilèges - une stratégie pour détruire l’objet de son dépit, pourra lui être soupçonné de haine. Et si après avoir chipé l’argent du goûter du frère, piétiné le dessin de la petite sœur, détruit le portable du père… il ne se heurte pas à la loi, il partira probablement diriger son ressentiment contre la société.

Si l’amour est reconnaissance de l’autre, c’est parce que l’on aime que l’on ne comble pas tout à fait.

C’est parce que je t’aime et que je tiens à toi (en vie) que j’agis de façon telle que tu crois que je ne t’aime pas… pourrait-on lire sous certaines désapprobations hostiles. Que l’on soit mère fille maîtresse ou amante, père fils amoureux ou amant, adulte ou enfant, parfois l’amour nous abandonne pour laisser place à un sentiment… peu aimable qui allume un foyer de douleur et attise la peur. Un ami vous trahit et la rancune s’installe. Un enfant malade ? Un accident ? À qui la faute… Quand il s’agit de trouver un responsable, la haine a vite fait d’entrer en jeu avec sa dose d’irrationnel. La peur est un des sentiments qui y président le plus souvent. Peur de ne parvenir à être efficace, juste, bon… peur de ne pas réussir, peur d’être mis en danger,d’être dévoilé… Peur pour une (belle) mère que son fils lui échappe, peur … Peur pour une mère de ne savoir marquer les limites à son enfant dont l’appétit de vivre se traduit par un besoin d’indépendance qui soudain la dépasse : tout emplie d’amour possessif pour « son tout petit », happée par l’angoisse de ne savoir faire valoir son autorité, et perdant son sang froid, c’est avec agressivité qu’elle le laisse transparaître ou le dissimule. L’enfant, ni tout à fait maître ni tout à fait conscient de sa force, vivra la réaction maternelle comme du désamour ou un refus de le voir grandir. Un élan de haine en sera la réplique. Passagère, tel un langage parallèle qui traduit métamorphose et perturbations corollaires, cette « haine » est nécessaire pour marquer la distance. Et, paradoxe de l’enfance, signifier son incompréhension dans l’espoir d’être compris !!! Afin que l’esprit ne s’aiguise à cette passion qui l’altère, un mot, un geste de sympathie, dans l’après-coup, s’ils ne sont pas dictés par la culpabilité, inviteront à sortir de la haine en désamorçant le cercle vicieux des offenses et des représailles, une fois l’agitation retombée.

La haine est un rappel d’une blessure narcissique initiale.

Souffre douleur ou complice, un enfant élevé dans la haine sera probablement un parent maladroit, inquiet quant à ce qu’il transmet à ses enfants. Une fille négligée, non appréciée pour les qualités inhérentes à son sexe. Un fils idolâtré qui fait figure de référence. Et la sœur devenue mère éprouvera des difficultés à aimer le fils dont la vision lui rappellera le traitement discriminatoire dont elle fût l’objet. Envie, rivalité, identification admirative, la gamme des sentiments fraternels varie entre haine et amour selon les âges, l’ordre d’arrivée, les humeurs, les époques, les enjeux. Quand l’un est attiré vers l’autre, celui-ci le rejette. À chacun sa part de déconvenue et l’expression de sa jalousie. Différente de l’un à l’autre, si elle n’est ni avouée, ni mise en mots, ni relativisée, grâce au soutien d’adultes aimants et responsables, la jalousie s’exacerbera sous l’effet des rivalités qui pour être naturelles n’en sont pas moins menaçantes. Et l’amour entre frère et sœur risque de n’être plus qu’un terme vidé de son essence sous le linceul duquel se cache la haine et le reflet de toutes les guerres. Guerre des peuples, guerres des civilisations, guerres des religions, guerre des sexes. Quand il s’agit de la volonté de prédominance de l’un sur l’autre, ou du refus du différent qui figure l’étranger menaçant, l’amour n’a pas de place. Ni les notions de partage, de rapprochement, de complémentarité, de répartition équitable, de réciprocité, ou d’aimable respect… Au culte du garçon correspondra la haine de la fille, et l’idolâtrie de cette dernière pour le premier en signera le mépris. Quand un sexe est magnifié, l’autre se vit sous estimé, et le ressentiment qu’il en conçoit se travestit en fascination aveugle faute d’avoir le droit d’être formulé. Guère plus salutaire qu’une inimité déclarée, l’adoration est plus le double de la détestation que la proche parente de l’amour.

Par peur de troubler l’amour, la difficulté à le voir se transformer et l’angoisse de le perdre risquent de l’interdire dans sa nouvelle économie.

À l’adolescence, avec l’éveil de nouveaux émois amoureux, les relations (infantiles) sont remises en jeu. L’attrait de l’aventure rend l’enfant impulsif, tandis qu’une appréhension de l’avenir le fragilise. Sa conscience s’aiguise, mais il n’a pas encore les ressources nécessaires pour assumer cette conscience. Amertume, dépit, confrontation, il ne faut pas céder à la peur de déplaire. Épisodique, non pathologique, la « haine » occasionnée dans ce cadre marque la nécessité d’une juste distance. Constitutive de la formation du sujet, en ce qu’elle a de séparant et donc de structurant, elle l’autorise à aimer. Ailleurs. Autrement. Induite par un instinct de défense plus que par des pulsions meurtrières, une fois la séparation opérée, elle se dissipe. N’a plus de raison d’être: sa fonction alors est avant tout symbolique.

La haine à défaut de mieux est partie intégrante de l’amour quand elle autorise la séparation et la reconnaissance de l’autre en tant que tel.

La dépendance, passée un certain âge est effrayante, et dès que la conscience de son emprise se fait ressentir, elle encourage l’être qui en souffre à des sentiments d’hostilité envers celui ou celle qui la lui fait subir. La violence verbale ou physique en est une des manifestations. L’automutilation une autre. « Je m’enlaidis pour te forcer à te détacher de moi, tant pis si tu me détestes, mais ne m’aime plus comme tu m’aimes si c’est aimer que d’emprisonner ». Certains comportements adolescents suggèrent de façon maladroite au parent de lâcher prise… Le « ne t’inquiète pas maternel », inquiète le jeune adolescent, qui doit affronter l’extérieur, plus qu’il ne le rassure dans la mesure où il intervient dans un domaine où seule la capacité à exercer sa séduction pourra le rassurer. Un excès d’attentions l’amène à souffrir. C’est moins la mère qui est en cause que la sensation d’enfermement provoquée par une relation devenue inadaptée et à laquelle il voudrait se soustraire, sans blesser ni se blesser, sans perdre son amour ni le désavouer, sans engendrer de plaintes (maternelles) ni subir de griefs… L’entrée dans l’adolescence suppose un réajustement des valeurs qui président à l’économie affective et familiale, et les parents doivent apprendre eux aussi de nouvelles façons d’être.

En tant que parent, aider notre enfant à nous quitter… En tant qu’enfant aider nos parents à nous laisser partir.

Si la culpabilité d’en aimer un autre (que père ou mère) peut inciter à la haine, c’est surtout quand la séparation s’opère mal, qu’elle pointe. On ne peut gagner sans perdre, exister à l’extérieur signifie être moins aimé à l’intérieur et renoncer à l’idéal symbiotique avec sa mère, avec l’univers. Menaçant autant qu’attirant, le « dehors » met en porte-à-faux avec soi-même puisqu’il pousse à se détourner de qui on aime. Le propre de l’enfant tout au long de sa croissance étant de devenir autre, ses besoins s’écartent de ceux de ses parents au fur et à mesure qu’il grandit. Accepter qu’il soit un être toujours en devenir, donc toujours un peu étranger… ne signifie pas céder à ses exigences, mais les entendre et lui faire entendre qu’elles ont été entendues. C’est à travers l’attitude parentale - et le reflet de soi que l’enfant en conçoit - que la haine se justifie ou s’estompe. De la réponse en retour à ses (im)pulsions agressives, unique façon pour lui de marquer sa différence dépendra son aptitude à aimer.


En contre partie, la (prise de) liberté n’allant pas sans (prise de) responsabilité, l’adolescent doit apprendre de son côté à donner autant qu’à recevoir. Assumer ses actes. Assurer le fondement de ses choix. S’ouvrir au dialogue. C’est une des particularités de l’amour que de nous forcer à grandir avec lui … La haine qui lie à l’autre dans un rapport de force est le corollaire bien négatif d’un amour enfantin dont on ne parvient à faire le deuil. Alors même qu’on se réclame adulte à corps et à cris, ces cris prouvent le contraire de ce que l’on voudrait imposer par la force. Plus que de l’autre, la volonté dépend de notre aptitude à la traduire et à l’inscrire dans et pour le social. Parent ou enfant, même en matière d’amour, il s’agit de substituer au principe de plaisir celui (pas si déplaisant…) de réalité, en renonçant à son « moi-total » et à l’autre comme « source obligée de plaisir » . Là où l’amour est invoqué pour justifier des conduites de dépendance se cache souvent un sentiment mortifère. Douceurs, câlins ne sont pas, comme trop de fictions publicitaires le martèlent, synonymes d’amour mais d’attachement, d’appréhension de la réalité et d’invitation à la régression.


La haine qui perce à l’adolescence préfigure celle dont le spectre nous hante au long de l’existence, prête à surgir dès qu’il s’agit de concilier l’inconciliable. C’est dans la difficulté d’établir une continuité entre intérieur et extérieur que se localiseraient ses germes. Brèche dans laquelle s’infiltrent toutes les fragilités et se font ressentir les tiraillements entre les deux mondes, l’intime et le social… Et toute autre dualité. Expression de l’impossible autant que de l’espoir, marque de la volonté de partage autant que de sa difficulté, elle n’a rien de honteux sinon à en nier l’évidence. Éprouvants sur le plan narcissique, les défis qu’elle nous lance ne sont pas sans intérêt à relever…Une bonne dose d’amour (et d’humour aussi !) reste quand même précieuse pour résister aux assauts haineux de ses enfants dont l’alchimie sentimentale, amoureuse, affective …par delà apparences et liens de parenté…. ne s’apparente pas toujours à la nôtre !!!


On peut entrer dans la haine par loyauté familiale. Ou choisir de ne pas y entrer

Les sentiments hostiles ne sont pas forcément destinés à la personne au contact de laquelle ils surgissent. Mais en écho à des histoires enfouies dont chacun se fait le relais provisoire. Celui d’adversité prend sa source dans l’intimité de la personne qu’il ébranle, et s’exprime à propos d’une relation qui en évoque d’autres dont on porte les traces mnésiques sans en avoir la conscience. Du côté de l’enfant comme de l’adulte, l’interprétation subjective des réactions que suscite un « conflit » est liée à l’émotion soudaine qu’avive la réactualisation d’un drame familial douloureux en son temps. Pouvons-nous dire que nous en avons non pas la science (le ça-voir) mais la co-naissance, au sens étymologique : ce que l’on a « avec la naissance »… Porteurs d’une histoire qui nous précède et nous dépasse, qui nous berce dès notre venue au monde avec ses passions et ses orages, nous lui appartenons peut-être encore plus qu’elle nous appartient. Pourquoi l’oncle X est-il à ce point haï ? Pourquoi la « petite cousine » de soixante ans sert-elle de bouc émissaire depuis qu’elle en a six ? Et pourquoi par loyauté familiale ne peut-on voir la tante maudite alors qu’elle nous sert de guide intérieur ? Secrets inavouables et crainte de la révélation d’une infidélité obligent… On est comme on naît, plein aussi de la haine de nos ancêtres. Et en matière de haine familiale, il faudrait être capable de refuser son héritage, ou de le remettre en questions pour se libérer du poids du passé avant de se le réapproprier.

Le vécu archaïque des parents peut orienter leur perception de façon négative. Comme pour confirmer un sentiment de haine qui lui préexiste, un fils ranimera par sa vitalité une jalousie haineuse dont le père enfant aura fait l’objet. Amorce de la répétition du passé parental, et double négatif en miroir, il est un des termes du transfert d’une relation ancienne qui échappe en fait à son pouvoir et à laquelle il ne peut mais… Il figure l’indésirable.

Par réflexe, une mère, sensible aux tensions que provoque l’affleurement du passé impensé, tout à la frayeur d’en voir les spectres ressusciter, n’autorisera ni ne s’autorisera aucune manifestation agressive. S’empressant d’anticiper douleurs et débordements de l’enfant, elle instaure un « amour de dépendance » dont Dolto dit qu’il est « si près de la haine quand cet amour nous a barré l’accès à notre identité ». L’emprise psychologique ainsi exercée empêche la pensée de s’élaborer, pèse sur l’enfant, entrave ses prises de responsabilité, le maintient dans la dépendance.

Inscrits dans la mémoire, des souvenirs planent qui guident les réactions quand rien dans l’actualité du sujet ne justifie d’inquiétude. Par loyauté familiale, on ressent de la haine pour quelqu’un dont on craint qu’il ne mette en danger la vie de son enfant. Une femme, dont le père aura été jugé fautif de la mort d’un petit frère, alors qu’elle était enfant, gardera en elle « une appréhension du père » qui - si elle n’a pas été pensée - se reportera sur le père de ses enfants. Des bouffées de haine l’envahiront à l’occasion d’un geste anodin convoquant en elle le fantôme du « père criminel ». Solidaire de ses parents par essence, tout en s’alliant en apparence à ceux qui les incriminent, l’enfant les défend inconsciemment et prend la haine en charge, comme un héritage inavouable. C’est celle-ci qui surgit, à l’âge adulte, face à cet « autre père », par vagues incompréhensibles mais nourries de l’horreur qu’il ne soit (lui aussi) criminel.

Parfois aussi inexplicable qu’implacable, quand la haine s’avance elle a été couvée à notre insu. À peine sait-on la reconnaître dans ses travestissements quand elle s’immisce au quotidien. Dépassant celui qui l’exprime, désarmant celui qui la subit, il faut du recul pour la reconnaître, quand elle n’a pas atteint un degré d’évidence pathologique telle celle qui nourrit les crimes. Ces sources véritables sont à chercher dans l’histoire. L’histoire d’une civilisation, l’histoire d’un peuple, l’histoire d’une peur, l’histoire d’une lignée ou d’une famille. L’histoire intime, presque toujours, le non-dit, le non-révélé, l’indicible, l’impensé, l’impensable. Un meurtre, un viol, un vol, une jalousie abusive, un crime déchirant enfoui au nom de l’amour ou de la bonne conscience, du devoir ou de la morale, de l’humanité, de la loi, de la foi, de la religion ou des apparences… et la haine s’installe, brasier discret qui s’alimente aux faits divers, aux injustices, aux anecdotes de la vie quotidienne et au profit duquel on impose l’omerta, au lieu de dénouer les liens qui ont mené à l’acte odieux. L’innommable. Le silence est un des foyers de la haine. Elle est là qui sourd et s’active quand on l’ignore. Détournant en douce l’énergie créatrice, attendant le moment propice de se traduire. Méprisant avec insolence ce qui la provoque dans le réel, elle se ressource dans l’enfoui, le refoulé, l’inconscient, mais lorsqu’elle agit, tout élément de la vie ordinaire peut être interprété à son avantage. Attaquante même sous des dehors langoureux, elle fait feu de tout bois. Et le haineux, lorsqu’il est possédé par sa passion reçoit toute tentative de rapprochement amical comme invitation…à la haine. Manipulation ou manœuvre malintentionnée, il faut alimenter les griefs… Toxique la haine rend dépendant celui qui s’en repaît.

Négative, elle est le moteur de la division tandis que l’amour est celui de la réunion. Mais elle permet aussi le détachement tandis que l’amour autorise les attachements, jusqu’au plus abusifs.


Bien comprendre les mots que l’on emploie permet de nous distancier des émotions qui nous agitent à contrecœur; de les relativiser en leur attribuant une plus juste valeur dans notre économie affective. D’éviter de transformer un sentiment de rejet, et la douleur mortifère qu’il génère, en haine. En matière d’amour et de haine, la parole libère mais les mots trop vite jetés sur un symptôme, une appréhension, un geste maladroit, peuvent emprisonner. Outils précieux pour communiquer entre semblables et différents, ils se figent parfois et perdent vie en neutralisant leur essence ; ou en dénaturant ce à quoi ils font référence.


La haine ne serait ni le revers ni l’envers de l’amour. Souvent liées ces deux passions sont parfois comme des jumelles dont chacune aurait les moyens biologiques de son indépendance sans pouvoir en jouir tout à fait. La haine a sa propre dynamique : on peut haïr un temps des gens que l’on n’a jamais aimés. Tel cet intrus qui nous persécute sans que l’on sache pourquoi. Ou ce voisin qui empiète avec arrogance sur notre terrain. La haine à l’état pur peut tétaniser celui qui en est l’objet sans raison si ce n’est celle de se trouver dans le champ de mire d’un haineux. Puissance de destruction, elle serait soumise à la pulsion de mort, quand de son côté l’amour irait dans le sens de la vie, du don (et non de la privation), du lien (et non de la séparation), de l’unification (et non de la division). Il ne s’agit pas de souhaiter se rapprocher de celui qui fait preuve d’hostilité à notre égard, mais de mieux entendre les raisons d’aimer que celles de haïr et d’essayer de ne pas laisser détourner son énergie de ce et ceux qu’on aime au profit de ce et ceux qui (nous) détruisent.

En général, même si nous avons couvé de la haine à l’égard de père et mère - se serait-ce que pour réaliser la séparation et parachever « l’accouchement » - tout se passe avec le temps comme si on avait besoin de les aimer plutôt que de les haïr, quelques furent leur méchanceté et la gravité de leurs défaillances à notre endroit. Quand on a choisi de cultiver la vie. Quand on a eu la chance, le bonheur de pouvoir le faire aussi. Comme si haïr ses parents sans partage revenait à se haïr soi-même. Rien ne nous oblige à tout accepter sans discernement, mais rien ne nous autorise à tout rejeter avec haine. Il ne s’agit pas de pardon. Mais de devenir soi-même, par-delà les hostilités, avec nos ombres et nos lumières, nos contradictions et nos complexités. Apprendre à mieux se connaître, et par heureux contrecoup, mieux comprendre les autres. C’est le rôle entre autres de la psychanalyse aujourd’hui qui nous permet de voir, ce que nous croyions ça-voir, que nous sommes ni tout à fait le même ni tout à fait un autre ; et que la séparation est indispensable, même si elle doit admettre de la haine. C’est à ce prix que d’heureux et épisodiques rapprochements, quelle qu’en soit la forme, pourront se produire.

La victoire de l’amour sur la haine et le détournement de ses pulsions agressives vers des buts « nobles » est la démarche de toute une vie. Quand on est entré dans la haine, porté par un contrat familial, en sortir, apprendre à se soustraire à cette puissance qui nous affecte, à ne pas rester l’objet désigné d’un transfert appelle à la vigilance. Long apprentissage s’il en est un mais aussi ferment d’ententes qui préfèrent les relations d’amitié à celle d’inimitié.


 



3 janvier 2011

PETIT APROPOS SUR LA NOTION D AMOUR

L’amour désigne un sentiment d'affection et d'attachement envers un être ou une chose, qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité, pouvant être physique, spirituelle ou même imaginaire, avec l'objet de cet amour, et à adopter un comportement particulier (plus ou moins rationnel) en conséquence.

Le verbe aimer peut renvoyer à une grande variété de sentiments, d'états et de comportements, allant d'un plaisir général lié à un objet ou à une activité (« j'aime le chocolat », « j'aime danser ») à une attirance profonde ou intense pour une ou plusieurs personnes (« j'aime mon mari », « j'aime mes enfants »). Cette diversité d'emplois et de significations du mot le rend difficile à définir de façon unie et universelle, même en le comparant à d'autres états émotionnels.

Le mot français amour, comme le verbe aimer qui lui est relatif, recouvre une large variété de significations distinctes quoique liées. Ainsi, le français utilise le même verbe pour exprimer ce que d'autres langues expriment par des verbes différents : « j’aime ma petite amie » et « j’aime les sucreries » par exemple (alors qu'en anglais, on dira respectivement « to love » et « to like », et en espagnol « querer » et « gustar »). On constate aussi une telle variété pour le mot amour, par exemple dans la pluralité des mots grecs désignant l’amour. Les différences culturelles dans la conception de l'amour redoublent donc la difficulté d'en donner une définition universelle. Le substantif amour a néanmoins une extension moins large que le verbe aimer : on parlera rarement, par exemple, d'« amour » des sucreries, même si l'on dit les « aimer ». Le sens du verbe aimer, qui peut aussi exprimer l'amitié, ou plus simplement une affection pour quelque chose qui est source de plaisir, est donc plus large que celui du mot amour.

Bien que la nature ou l’essence de l'amour soit un sujet de débats, on peut éclaircir plusieurs aspects de cette notion en s'appuyant sur ce que l'amour n'est pas. En tant qu'il exprime un sentiment fort et positif, on l'oppose communément à la haine, voire à l'indifférence, la neutralité ou l'apathie. En tant que sentiment, plus spirituel que physique, on l'oppose souvent au sexe ou au désir sexuel. En tant que relation privilégiée et de nature romantique avec une personne, on le distingue souvent de l'amitié, bien que l'amitié puisse être définie comme une forme d'amour, et que certaines définitions de l'amour s'appliquent à une proche amitié [1] .

L'amour désigne un fort attachement affectif à quelqu'un ou à quelque chose. S'il renvoie souvent, dans l'usage courant, aux relations humaines, et plus précisément à ce qu'une personne ressent pour une autre, l'amour peut néanmoins aussi être impersonnel : il est en effet possible de dire qu'une personne éprouve de l'amour pour un pays (par exemple son propre pays : voir patriotisme ), pour la nature, ou encore pour un principe ou un idéal, si elle lui accorde une grande valeur et qu'elle s'y sent très attachée. De même, on peut ressentir de l’amour pour un objet matériel, un animal ou une activité, si l'on entretient des liens affectifs forts ou étroits avec ces objets (ou qu'on s' identifie à eux). Lorsque l'amour d'un objet devient exclusif, voire excessif ou pervers, on parle de fétichisme ou d' idolâtrie.

L'amour entre les personnes, quant à lui, est un sentiment généralement plus intense qu'un simple sentiment amical ou affectueux. Il peut cependant se présenter sous différentes formes et à des degrés d'intensité divers, de la simple tendresse (quand on dit « aimer » les enfants, par exemple) au désir le plus ardent (chez les amants passionnés par exemple). Ainsi, l'amour entre les membres d'une même famille n'est pas le même qu'entre des amis ou au sein d'un couple d'amoureux. Quand il est ressenti avec une grande intensité et qu'il exerce un fort pouvoir érotique (ou une attirance sexuelle), on parle d'amour « passionnel » ou de « passion amoureuse », utilisant souvent l'image de la flamme ou de la brûlure pour décrire l'effet qu'il exerce sur les sens et l'esprit. Quand cette passion provoque une identification si étroite avec une personne qu'elle tend à unifier les deux amants, on parle d'amour « fusionnel ».

L'apparition plus ou moins subite de l'amour passionnel est décrite dans la langue courante comme un désaisissement (« tomber amoureux », « coup de foudre »), provoquant chez celui qui l'éprouve des comportements destinés à séduire l'être aimé et visant à obtenir la réciprocité de cet amour, qui s'exprimera le cas échéant par des actions et des gestes amoureux - parmi lesquels les caresses, les baisers et les rapports sexuels, ces derniers étant désignés dans plusieurs langues par l'expression : « faire l'amour ». Ces pratiques et ces gestes sont en partie culturels et peuvent faire l'objet - tout comme l'étude des interdits liés à l'amour - d'une approche anthropologique ou sociologique.

Outre les différences culturelles dans les pratiques liées à l'amour, les idées et les représentations sur l'amour ont également beaucoup changé selon les époques. L'amour platonique, l'amour courtois et l'amour romantique sont ainsi des conceptions distinctes et apparues à des époques précises de l'Histoire. Il existe aussi un certain nombre de désordres psychiques liés à l'amour, et étudiés par la psychologie, comme l'érotomanie ou le narcissisme. Certaines formes d'amour sont par ailleurs perçues comme des perversions ou des déviances (voir paraphilie), telles que la pédophilie (attirance sexuelle pour les enfants) et la zoophilie (attirance sexuelle pour les animaux). De telles amours peuvent être étudiées aussi bien par la psychologie que par les sciences humaines et sociales.

A cause de la nature complexe et difficile à saisir de l'amour, les discours sur l'amour se réduisent souvent à des clichés, que l'on retrouve dans un certain nombre de dictons sur l'amour, depuis la phrase du poète Virgile : « L'amour triomphe de tout (omnia vincit amor) » , jusqu'au célèbre : « L'amour rend aveugle ». Le philosophe Leibniz en donnait cette définition : « Aimer, c'est se réjouir du bonheur d'autrui » [2] .

Dans l'histoire, la philosophie et la religion (ainsi que la théologie qui lui est liée) ont beaucoup médité sur le phénomène amoureux, source constante d'inspiration pour les arts plastiques, littéraires et musicaux. La psychologie, au siècle dernier, a renouvelé les réflexions sur le sujet. Ces dernières années, des sciences telles que la biologie, la neurologie et la neurobiologie, mais aussi la zoologie et l'anthropologie, ont amélioré notre compréhension de la nature et de la fonction de l'amour.

Psychisme

Sur le plan psychique, la psychanalyse considère que les premières relations parents-enfants sont déterminantes dans l'esprit d'une personne et de sa perception de l'amour. Les relations mère-fils ou père-fille, notamment, sont particulièrement marquantes. Les relations parents-enfants sont généralement déséquilibrées : le parent répond aux besoins de l'enfant. On dit dans ce cas que l'amour de l'enfant est captatif et celui des parents oblatif.

En grandissant l'enfant apprendrait à rééquilibrer ces relations. Cet apprentissage peut échouer à tel ou tel moment, et l'adulte en gardera un manque de maturité s'il n'en prend pas conscience et une perception de l'amour plus ou moins blessée. Les relations de ses parents entre eux seraient aussi importantes dans la construction de cette idée de l'amour.

Combler un manque

L'amour peut être perçu essentiellement comme la quête d'un manque, lorsque la notion oblative ne s'est pas développée.

L'amour que l'on porte à une personne ou un objet naîtrait par ce qu'il nous apporte ou est susceptible de nous apporter. « Aimer » ne serait autre qu'une façon inconsciente d'avouer sa propre impuissance à l'autonomie pour un besoin particulier à un moment donné. Besoin d’aimer ou besoin de se sentir aimé ne serait autre qu'un besoin égoïste, qu'une attente de la personne qui pourrait combler les ‘manques’ immatériels ou matériels que nous ne serions pas capables de satisfaire par nous-mêmes. Par exemple, en Occident, le besoin d'un enfant entraînerait le besoin d’une compagne ou d’un compagnon à nos côtés, besoin qui nourrit un sentiment d’amour ou de besoin d’amour pour la personne que l'on attend pour concevoir cet enfant.

La réalité psychique du besoin d’enfant résiderait plus dans un besoin de sécurité motivé apparemment par le bien de l'enfant : le nourrir et l'accompagner vers l’âge adulte. Mais cette attitude, apparemment généreuse, sous-tendrait en fait un désir caché chez certains parents d'être accompagné vers la vieillesse.

Dans ce type de situation, « aimer » ou dire « je suis amoureux(se) », serait une façon inconsciente de dire : « j’espère que la personne pour laquelle j’éprouve des sentiments amoureux m’apportera les choses que j’attends d’elle ». Tant que l’on sent chez la personne aimée la présence des choses que l’on attend d’elle, le sentiment perdure, mais si la personne aimée perd ou ne dispose pas d'une partie de ce que l'autre attend, le sentiment d’amour s’estompe ou s’éteint. Lorsque ce sentiment s'estompe, il n'est pas rare d’entendre : « Nos deux chemins se sont séparés » car « mes besoins ont changé », « nous n'avons pas suivi la même route », etc. À ce moment, la personne qui se sent « en danger » peut être sujette à des crises d'anxiété. La personne quittée peut y être plus ou moins indifférente ; si tel n’est pas le cas celui qui est « abandonné » aura probablement un sentiment de tristesse, de jalousie, de colère ou même de haine...

 

3 janvier 2011

APROPOS SUR L AUTORITE PARENTAL

Qu’est-ce que l’autorité parentale?

L’autorité parentale est l’ensemble des droits et des devoirs qui incombent aux parents à la naissance de leur enfant. La loi impose aux parents le devoir de bien élever leurs enfants et de les protéger physiquement et moralement contre les aléas de la vie.

Les parents ont plus particulièrement des droits et devoirs de garde, de surveillance et d’éducation envers leurs enfants. Ils doivent les nourrir, les entretenir et veiller à leur sécurité, santé et moralité.

 

En vertu de leur autorité parentale, les parents ont le pouvoir de prendre toutes les décisions qui s’imposent pour le bien-être de leurs enfants mineurs.

Exemple : le choix de l’école fréquentée, le choix des sorties, le consentement aux soins requis par l’état de santé du mineur, le choix de la garderie, les décisions relatives à la religion, etc.

Comment un parent peut-il être déchu de son autorité parentale?

 

Même si le milieu familial constitue généralement l’endroit le plus susceptible d’assurer le bien-être de l’enfant, il est possible que certains parents ne répondent pas aux besoins matériels, affectifs et moraux de leur enfant. Ils peuvent ainsi compromettre sérieusement leur développement et leur épanouissement. Afin d’assurer la sécurité physique et morale de ces enfants, la loi permet de retirer certains droits aux titulaires de l’autorité parentale.

La perte de son autorité parentale n’est pas très fréquente. Pour priver un parent de l’exercice de ses droits parentaux, il faut présenter au tribunal une action en déchéance de l’autorité parentale. Dans cette action, il faut premièrement faire état de l’existence d’un motif grave justifiant un retrait partiel ou total de l’autorité parentale puis établir qu’il est dans l’intérêt de l’enfant d’intervenir rapidement. Exemple : abandon, agression, désintéressement, etc.
Il revient au     juge de décider s’il y a lieu de déchoir le parent, compte tenu du meilleur     intérêt de l’enfant.

Notez qu’il est possible pour un parent de demander simplement la     garde exclusive d’un enfant en limitant les droits d’accès au parent non-gardien ou en lui permettant seulement des droits d’accès supervisés lorsque les circonstances le justifient. La sécurité de l’enfant pourrait alors être sauvegardée sans que le tribunal n’ait à prononcer la déchéance de l’autorité parentale. Le parent non-gardien pourrait de ce fait conserver un certain droit de surveillance et d’éducation.

 Pour quels motifs un parent peut-il être déchu de l’autorité     parentale?

La loi ne définit pas ce qu’il faut entendre par des motifs graves pouvant entraîner la déchéance de l’autorité parentale. Les tribunaux reconnaissent comme des motifs graves, les comportements du parent qui portent atteinte à la protection, à la sécurité et à l’attention auxquelles a droit un enfant ou les manquements sérieux aux devoirs parentaux de garde, de surveillance, d’éducation et d’entretien.

Par exemple, le maintien de l’autorité parentale pourrait causer un     préjudice à l’enfant dans les cas suivants :

  • mauvais traitements, mauvais exemple, défaut de soins de la part du parent qui met en danger la santé, la sécurité ou la moralité de l’enfant;
  • indifférence, abandon à l’égard de l’enfant; aucun contact par téléphone ou lettre, aucun cadeau, aucun lien affectif, psychologique ou moral, non-paiement de la pension alimentaire pendant plusieurs années.

L’intérêt de l’enfant ne serait pas nécessairement compromis dans     les cas suivants :

  • emprisonnement          d’un parent;
  • changement          d’orientation sexuelle d’un parent;
  • pratiques          religieuses différentes du parent gardien.

Malgré l’emprisonnement, l’homosexualité ou une religion différente,     un parent qui a à cœur l’intérêt et l’épanouissement de son enfant n’a aucunement     à craindre la perte de son autorité parentale.

 

 Un parent peut-il retrouver son autorité parentale après l’avoir     perdue?

Bien sûr! Les décisions qui concernent les enfants peuvent être révisées à tout moment par le tribunal s’il y a des changements significatifs dans la situation des parties.

À moins que l’enfant n’ait été placé en adoption, le père ou la mère qui a fait l’objet d’une déchéance ou du retrait de l’un des attributs de l’autorité parentale peut obtenir que lui soit restituée l’autorité dont il a été privé.

Le parent doit simplement démontrer qu’il a remédié à la situation ayant justifié le retrait de l’autorité parentale. Les tribunaux sont enclins à accorder une seconde chance au parent qui fait preuve de bonne volonté.

 

 

 

Termes et conditions
© 2000, Éducaloi. Tous droits réservés.t les droits d’accès au parent non-gardien ou en lui permettant seulement des droits d’accès supervisés lorsque les circonstances le justifient. La sécurité de l’enfant pourrait alors être sauvegardée sans que le tribunal n’ait à prononcer la déchéance de l’autorité parentale. Le parent non-gardien pourrait de ce fait conserver un certain droit de surveillance et d’éducation.



L’autorité

L’enfant a besoin d’être guidé : il ignore ce qui est le mieux pour lui. L’autorité, c’est ce qui permet à l’enfant d’assimiler les interdits fondamentaux liés à la sociabilisation.

La frustration est une expérience indispensable au développement de l’enfant : pour vivre en société, il doit apprendre à renoncer à la satisfaction immédiate de tous ses désirs.

Il faut également garder à l’esprit qu’amour et autorité sont compatibles : l’un découle même de l’autre. En effet, c’est parce que vous aimez votre enfant que vous lui fixez des interdits, pour sa sécurité, son bien-être. Mettre des barrières sur le chemin de l’enfant, c’est aussi l’aider à avancer : un chemin balisé est rassurant, l’enfant gagnera en confiance, et sera mieux paré pour son autonomie. Sans autorité, l’enfant peut aussi se sentir négligé, abandonné.

Comment exercer son autorité ?


L’ingrédient essentiel de l’autorité est la communication : une interdiction pure et simple, sans explication, n’a aucun sens pour l’enfant, elle est donc inutile, voire nuisible. Il est important d’expliquer clairement, simplement, pourquoi vous interdisez à votre enfant telle ou telle chose.

Il est également important que les parents soient d’accord entre eux : si l'enfant entend un « oui » d'un côté, et un « non » de l'autre, il n'obéira jamais et saura vite jouer sur votre désaccord.
Toujours dans ce souci de cohérence, l’autorité implique que vous-même, parents, vous appliquiez les règles imposées à votre enfant.
Ne l’oubliez pas : vous êtes un modèle pour lui.

Toutefois, il est important de laisser une marge d’action à l’enfant – en toute sécurité bien sûr : c’est ce que Françoise Dolto appelle la « prise de risque ».
Il ne faut pas non plus frustrer l’enfant avec des interdictions toujours plus nombreuses au fil des jours : l’enfant doit pouvoir forger sa propre expérience. L’échec a également des vertus éducatives.

Enfin, il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme. Vous devenez autoritaire si vous inspirez un sentiment de peur chez l'enfant, si vos consignes sont édictées de manière illogique, si elles sont injustes, si vous interdisez chez l'enfant toute expression de ses humeurs ou de ses états d'âme.

Comment réagir face au « non » de l’enfant ?

Au fil de son développement moteur, psychique et de l’acquisition d’une certaine autonomie, l’enfant passe par plusieurs crises d’opposition. Le « non » est en tête de liste de son vocabulaire.

Ces périodes sont essentielles au développement de l'enfant : il se construit en s'opposant. Armez-vous de patience et d'imagination pour passer ce cap.

Usez de la négociation : il ne veut pas ranger sa chambre tout de suite ? Négociez pour qu'il le fasse dans 5 minutes. Il refuse de mettre son pull rouge ? Proposez-lui le bleu.


Et les caprices ?

La tentation de céder est grande : fatigue, envie de lui faire plaisir, manque de temps, peur du regard d’autrui… Pourtant, c’est en ne cédant pas que vous jouez votre rôle de parent et en assumez la responsabilité. Mais attention sans brutalité.

Punir ou pas ?

Lorsque l’enfant dépasse les limites, une punition peut être bénéfique, pour peu que l’on garde à l’esprit ces quelques considérations.

> La sanction doit avoir un sens : rien ne sert de punir pour punir. Il est important que l’enfant comprenne la raison pour laquelle il a été puni ; expliquez-lui en quoi son acte est répréhensible.

> Par ailleurs, la punition doit être immédiate, pour que l’enfant saisisse le lien de cause à effet : bêtise=punition.

> La vocation de la punition est éducative : pas de punition violente, humiliante. Envoyer l’enfant dans sa chambre peut être une bonne solution : il va se calmer, réfléchir à son acte, pour au final se sentir plus léger.

> Enfin, utilisez la punition à bon escient : les multiplier peut avoir l’effet inverse escompté. Pour éviter les réprimandes, l’enfant risque de mentir sur ses actes.



3 janvier 2011

le sommeil chez l enfant et ses troubles.....

Comme pour nous, bébé a plusieurs cycles durant son sommeil avec une période de sommeil lent( bébé est calme et secrète l'hormone de croissance ) et une période de sommeil paradoxal ou bébé s'agite et fait des rêves.

Comme pour nous, bébé a plusieurs cycles durant son sommeil avec une période de sommeil lent( bébé est calme et secrète l'hormone de croissance ) et une période de sommeil paradoxal ou bébé s'agite et fait des rêves.Cependant, à la sortie de la maternité , c'est plutôt l'anarchie et le sommeil de bébé va trouver son rythme jour/nuit progressivement.
A 3 mois, le bon rythme commence à se mettre en place et votre enfant commence à faire ses nuits !…Il en sera ainsi a peu près jusqu'à l'âge de 9 mois car après, parfois, certaines angoisses peuvent venir contrarier le bon sommeil de bébé.

 A quoi sert le sommeil de votre enfant ?

  •    

    pendant le sommeil paradoxal de bébé, son système  nerveux se construit, se perfectionne et s'organise,

       
  •    

    dormir va permettre à votre enfant de se remettre de sa fatigue nerveuse. Ainsi, un sommeil insuffisant se traduit souvent par une hyper excitation!

       
  •    

    pendant le sommeil lent et profond, votre enfant sécrète l'hormone de croissance qui favorise le développement de sa taille et son poids,

       
  •    

    enfin, son immunité contre les microbes se  renforce.

       

           Rituel du coucher et sommeil de bébé

Ce rituel du coucher sert à prévenir votre enfant que l'heure du coucher est arrivée, mais il s'agit surtout de le rassurer et le préparer au sommeil en l'apaisant.
Ainsi, pour s'endormir, votre enfant a besoin de se sentir en sécurité : pourquoi pas le doudou avec une histoire ou un câlin ou une berceuse, etc... . C'est aussi l'occasion d'échanger sur les projets du lendemain et les bons moments de la journée !
Quelle que soit la formule adoptée, l'important est de respecter les habitudes du rituel tous les soirs pour que votre enfant ne perde pas ses repères puis de quitter la chambre avant qu'il ne s'endorme !
Enfin, le rituel de coucher ne doit pas être une occasion pour votre enfant de repousser l'heure du dodo : sa durée ne doit pas dépasser 15 minutes et mieux vaut éviter d'enchaîner les rituels avec les deux parents !

Quel que soit l'âge, votre enfant peut présenter des troubles  du sommeil durant sa nuit.
Entre 6 mois et 3 ans, 25 à 50 % des enfants présentent des  troubles du sommeil.
Angoisses, terreurs nocturnes, cauchemars, peur du noir, comment  se manifestent-ils et que faut-il faire ?
 

Les terreurs nocturnes et les cauchemars

Les terreurs nocturnes se manifestent souvent en début de nuit et génèrent une grande agitation voir des cris mais pourtant votre enfant continue à dormir profondément. Ainsi, pour les terreurs nocturnes, ne le réveillez pas mais restez auprès de lui pour l'apaiser en le caressant délicatement. Le lendemain, inutile de lui demander ce qui s'est passé, il l'ignore et vous risqueriez de l'inquiéter.

Pour les cauchemars, plutôt en milieu ou fin de nuit, la situation est différente puisque votre enfant est réveillé et encore tout effrayé de ce qu'il vient de vivre. N'hésitez pas à le rassurer,à le prendre dans vos bras.
Expliquez lui qu'il s'agit d'un "mauvais rêve" et demandez lui de vous le raconter afin de lui faire verbaliser ses angoisses. Enfin, restez près de votre enfant le temps que ses angoisses s'apaisent.

                      La peur du noir et des monstres

En grandissant, l'enfant est de plus en plus conscient de son environnement et les peurs de l'orage, du noir et du loup apparaissent. Ainsi, juste après son coucher, votre enfant vous rappelle, terrifié, visage pâle et regard effrayé;...
Pour juguler cette angoisse, tout d'abord ne vous moquez pas de lui et surtout rassurez-le. Vérifiez avec lui qu'il n'y a rien mais évitez cependant de rentrer dans son jeu. Dites-lui que vous êtes à coté, là pour le protéger tout comme son doudou.
Enfin, vous pouvez laisser une petite veilleuse dans sa chambre ou laisser la lumière du couloir allumée ou encore , acheter des petites étoiles phosphorescentes laissant percevoir la nuit comme une amie magique plutôt que comme une ennemie.

           Il refuse d'aller se coucher

Tous les soirs,votre enfant vous répète inlassablement le même scénario et vous supplie de ne pas aller se coucher, de rester avec vous sur le canapé.
Votre enfant ressent le besoin de tester vos limites, veut participer à la vie familiale et considère le dodo comme du temps perdu... Ainsi, il redoute la séparation et l'inactivité!
Pour l'aider, entourez-le de calme, prévenez-le qu'il va bientôt être l'heure de se coucher et montrez vous ferme et sure de vous lorsque vient ce moment : ne craquez pas à ses implorations!

           Votre enfant vient tout le temps dans votre lit

C'est sa façon à lui de calmer ses peurs (peur du noir,  monstres et cauchemars) et de retrouver son sommeil.
Ce rapprochement est souvent majoré durant la période oedipienne durant laquelle votre enfant cherche à déranger l'intimité de votre couple et se rapprocher ainsi du sexe opposé (son père ou sa mère).
Cependant, votre enfant à besoin de repère clair et il est préférable de poser les limites sans quoi cette pratique risque d'entraîner des troubles chroniques du sommeil.
Ainsi, raccompagnez le en douceur dans son lit (même s'il pleure), laissez lui un objet qui le rapprochera de vous ( votre oreiller par exemple) et dites lui que chacun doit avoir son espace.

           Votre enfant a du mal à s'endormir

Certains enfants ne trouvent pas le sommeil une fois couchés: ils ont besoin de peu de sommeil, sont couchés trop tôt ou sont de nature anxieuse.
Pour y remédier, essayez de trouver son rythme, l'heure à laquelle les signes de fatigue arrivent et apprenez lui à les reconnaître. Aussi, au moment du coucher, sécurisez votre enfant avec des câlins et un moment de paroles et d'échange afin qu'il puisse évacuer ses soucis de la journée.


14 décembre 2010

LE PERVERS NARCISSIQUE....

- Qu’est-ce qu’un pervers narcissique ?

Tout d’abord, seule une définition de la perversion narcissique est envisageable, le pervers narcissique étant la personne qui en est atteinte. Ensuite, ce diagnostic est très contesté et ne rentre pas dans les classifications internationales. Ce concept a été développé par le professeur bisontin Paul Claude Racamier qui le définit comme ceci : "la perversion narcissique est une organisation durable caractérisée par la capacité et le plaisir de se mettre à l'abri des conflits internes et en particulier du deuil, en se faisant valoir au détriment d'un objet manipulé comme un ustensile ou un faire-valoir."

"Pervers" parce qu’il s’agit de mettre en place une relation fondée sur l’écrasement de l'autre. Trouver ludique de rabaisser l’autre et y prendre du plaisir est une forme de sadisme. C’est pour cela que l’on peut parler de perversion. "Narcissique" parce que le pervers agit de la sorte pour se valoriser. Il est conscient de blesser et en tire une jouissance personnelle.

Le pervers narcissique est un être qui séduit. Physiquement parfois mais surtout intellectuellement. Il est avenant, sécurisant, sûr de lui… Surtout lorsqu’il est face à une personne qui n’est pas très sécurisée. Tout tourne autour de lui et surtout tout doit s'arrêter quand il n'est pas là. Il est dans le contrôle total de l'autre, voire des autres. Il est ce gendre idéal des films de Woody Allen, bien sous tout rapport, qui dissimule si bien sa part d’ombre. Quelques indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille : surestimation de soi, sentiment d'être unique, besoin d’être reconnu comme exceptionnel et critique mal vécue.

Les signes caractéristiques du pervers narcissique apparaissent au fur et à mesure du processus de démolition entamé sur sa victime. Multiples et variés, ils sont le reflet d'un miroir qu'une dévalorisation de lui-même a fait éclater et qu'il compense par un narcissisme censé l'apaiser et le protéger. La perversion alterne avec la perversité.
Les traits dominants et récurrents chez le pervers narcissique sont : un esprit vindicatif, une tendance à la mythomanie, à la paranoïa, un pouvoir de conviction pouvant entraîner de nombreux dommages collatéraux, des personnes qui se compromettent pour lui, un acharnement comparable à celui d'un jusqu'au-boutiste qui voudrait, en outre, donner l'image de lui d'un martyr, persécuté par la personne qu'il est déterminé à éliminer définitivement des scènes sociale, privée et professionnelle ! Quitte à déployer une énergie démesurée à transgresser les terres de sa victime, à spolier ses jardins secrets, à semer les graines de la discorde, de la suspicion dans son entourage, à pratiquer la politique de la terre brûlée, pour sortir indemne et victorieux.

Le pervers narcissique pratique la confusion des limites entre soi et l'autre. Il incorpore les qualités de l'autre, les attribue à son soi grandiose, pour pallier à sa faiblesse du Moi. Ces qualités appropriées, il les dénie à leur véritable possesseur. La séduction est un aspect crucial de cette stratégie.

                

La séduction perverse se fait en utilisant les instincts protecteurs de      l'autre. Cette séduction est narcissique : il s'agit de chercher dans          l'autre l'unique objet de sa fascination, à savoir l'image aimable de soi. Par une séduction à sens unique, le pervers narcissique cherche à fasciner sans se laisser prendre. Pour J. Baudrillard, la séduction conjure la réalité et manipule les apparences. Elle n'est pas énergie, elle est de l'ordre des  signes et des rituels et de leur usage maléfique. La séduction narcissique rend confus, efface les limites de ce qui est soi et de ce qui est autre. On n'est pas là dans le registre de l'aliénation  - comme dans l'idéalisation amoureuse où, pour maintenir la passion, on  se refuse à voir les défauts ou les défaillances de l'autre -, mais dans le registre de l'incorporation dans le but de détruire. La présence de l'autre est vécue comme une menace, pas comme une complémentarité.

La communication perverse est au service de cette stratégie. Elle est d'abord faite de fausses vérités. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier.

 

Quoi que l'on dise, les pervers trouvent toujours un moyen d'avoir raison, d'autant que la victime est déjà déstabilisée et n'éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction, comme nous pourrons le voir dans le chapitre suivant. C'est alors un mensonge au mépris de toute évidence. C'est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc  l'autre. Quelle que soit l'énormité du mensonge, le pervers s'y accroche et finit par convaincre l'autre. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu'ils disent dans l'instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d'une construction délirante. Tout message qui n'est pas formulé explicitement, même s'il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l'interlocuteur. Puisqu'il n'y a pas de trace objective, cela     n'existe pas. Le mensonge correspond simplement à un besoin d'ignorer ce qui va à l'encontre de son intérêt narcissique. C'est ainsi que l'on voit les pervers entourer leur histoire d'un grand mystère qui    induit une croyance chez l'autre sans que rien n'ait été dit : cacher         pour montrer sans dire.

Un point clé est l'aspect manipulateur. Le pervers narcissique n'interagit pas avec les autres comme avec des personnes pensantes, animées de sentiments mais comme des objets de son monde qu'il va instrumentaliser à ses fins. Il joue en somme un rôle de super miroir avec l'autre en lui renvoyant une image d'un être parfait (sportif, moral, droit). Confronté à ce regard, l'autre est placé dans la culpabilité de ne pas être à la hauteur de ce "reflet" que le pervers lui renvoie. Dès lors le piège se referme, n'étant pas à la hauteur, la victime fait allégeance à son bourreau.

Le problème du pervers narcissique est de remédier à son vide. Pour ne pas avoir à affronter ce vide (ce qui serait sa guérison), le Narcisse se projette dans son contraire. Il devient pervers au sens  premier du terme : il se détourne de son vide (alors que le non-pervers affronte ce vide). D'où son amour et sa haine pour une personnalité maternelle, la figure la plus explicite de la vie interne. Le Narcisse a besoin de la chair et de la substance de l'autre pour se remplir. Mais il est incapable de se nourrir de cette substance charnelle, car il ne dispose même pas d'un début de substance qui lui permettrait d'accueillir, d'accrocher et de faire sienne la substance de l'autre. Cette substance devient son dangereux ennemi, parce qu'elle le révèle vide à lui-même. Les pervers narcissiques ressentent une envie très intense à l'égard de ceux qui semblent posséder les choses qu'ils n'ont pas ou qui simplement tirent plaisir de leur vie. L'appropriation peut être sociale, par exemple séduire un partenaire qui vous introduit dans un milieu social que l'on envie :  haute bourgeoisie, milieu intellectuel ou artistique... Le bénéfice de cette opération est de posséder un partenaire qui permet d'accéder au pouvoir. Ils s'attaquent ensuite à l'estime de soi, à la confiance en soi chez l'autre, pour augmenter leur propre valeur.         Ils s'approprient le narcissisme de l'autre.

 



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