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A PROPOS DES FEMMES
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3 mai 2010

DE LA RELATION MERE/FILLE

Pour la majorité des femmes, la relation à la mère est brûlante, nombreuses sont celles qui restent prisonnières de leurs amours maternelles. Au-delà du schéma œdipien de rivalité entre mère et fille, c’est l’indissolubilité de leur lien, sa tyrannie, qui sont caractéristiques, et se manifestent avec une violence sous-estimée.
La fille est en effet particulièrement disposée à l’emprise maternelle : l’absence de différence sexuelle entre les deux femmes persuade d’une relation innocente, et laisse croire à l’inutilité du tabou de l’inceste. Mais c’est là un fantasme, qui ouvre une voie royale à l’intrusion et à l’inceste… psychique, rendant le devenir d’une fille incroyablement perméable aux attentes de sa mère. Perméable jusqu’à la confusion parfois, car dans l’aptitude à produire de la vie que possède la mère, accepter de se séparer de sa fille, c’est perdre une partie de ce pouvoir, dont son rejeton est porteur.


 

De la fusion au conflit, les relations mères/filles peuvent varier d’un extrême à l’autre. Il s’agit pourtant toujours d’un lien quasi indissoluble, compliqué : « je l’adore, elle me pourrit la vie, on se déchire » ; « ne pas être comprise par sa mère ou aimée, c’est difficile ; l’être trop bien, cela ne permet pas de trouver son propre chemin » ; « ma mère est un monstre ! » ; « elle est jalouse » ;« c’est comme si elle faisait preuve de cruauté ». Etc.

 

La relation mère/fille est donc bien loin d’être sereine ; même lorsqu’elle est aimante, passionnelle, ou surtout lorsqu’elle l’est, elle se révèle très ambivalente. A fortiori quand elle est distante et peu aimante. Ce qui se joue dès la période fœtale, l’allaitement (ou non) ; périodes pendant lesquelles la façon dont l’enfant est attendu, parlé, influe sur son devenir. Façon qui indique les prémisses de ce qui se poursuivra au long de la croissance de la fille et lors de quelques moments cruciaux que sont pour une mère ceux de la puberté de sa fille, de sa rencontre amoureuse ou sexuelle, de sa potentialité d’enfantement. La stérilité, physiologique et surtout psychique, se révèle dépendante de ce rapport mère/fille, de sa froideur distante, comme de son érotisation fusionnelle, non moins privative et mortifère pour la fille.

Ravage de l’identique

Perte d’identité sous le miroir du même. Symbiose maternelle manifestant la fusion identitaire et ce qui se désigne psychanalytiquement comme incestuel ou inceste platonique. Nombre de filles d’ailleurs se plaignent de la ressemblance avec leur mère et de la confusion d’identité que cela établit ; du trouble qui les envahit dans le miroir ou en consultant des photos ou quand filles et mères portent les mêmes vêtements ; qu’il s’agisse de ceux de la fille pris par la mère ou l’inverse. Idem pour les lieux, les maquillages. Imposition du même, d’une féminité. Ou au contraire d’un refus de celle-ci avec contrôle sévère des apparitions de la fille maintenue en enfant pour rajeunir la mère, ou exhibée pour magnifier la star comme se comportait Marlène Dietrich avec sa fille.

Difficile moment que celui de la puberté des filles qui rappelle son adolescence à la mère et lui signale son retrait nécessaire. Ce que bien des jeunes mères d’aujourd’hui refusent au grand dam de la fille « elle devrait se ranger ; c’est mon tour » - car on est jeune jusqu’à 50 ans et plus dans ce monde de jeunisme forcené, de déni de la vieillesse  . Réplique du même dans une apparence de jeunesse éternelle, interdite de vieillir. Déni des différences générationnelles.

La publicité en témoigne exhibant la symbiose : Enlacées mères et filles, clones si ressemblantes, jeunes et belles. Inceste platonique sous le regard. Inceste du deuxième type (Françoise Héritier) en puissance : à la même place, elles peuvent échanger les amants, comme dans Talons aiguilles. Moins telle mère, telle fille que confusément sœurs…

 

La Mère n'existe pas

Pas plus que La Femme La Mère n'existe. Comme tout sujet, la devenant-mère ne l’est pas immédiatement devenue. Sans fin menée par la répétition, cherchant à inscrire sur la page blanche quelque trait de cette histoire insue qui le/la gouverne.

Pulsion de répétition qui conduit les mères à n'être que des filles de leur mère trop absente ou trop présente, délaissante ou maltraitante, ou amoureuse intrusive ; le fantôme un temps délaissé, s'incruste alors, à nouveau. Et plus que jamais dans la période de grossesse et d'enfantement. Ce d'autant plus que le compagnon a paru prendre la place d'un père. Car, comme la clinique nous l'apprend, bien des traits maternels se réactivent en lui pour la jeune mère. Mais Chut. Cela ne se dit pas. Tabou.

 

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Commentaires
L
Bonjour, <br /> <br /> Journaliste pour NRJ12, dans le cadre d'un documentaire sur les relations mère-fille, je suis à la recherche de personnes qui se reconnaissent dans ces situations:<br /> <br /> -vous êtes en conflit avec votre mère<br /> -vous avez une relation fusionnelle<br /> -votre mère est votre rivale<br /> -votre mère est votre copine<br /> -votre mère est jalouse de vous<br /> -...<br /> <br /> Contactez-moi à l'adresse suivante: laura.electronlibre@gmail.com
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